8 juillet - jour_22 - Pamplona- 85 km (dont 8...)

Ce matin St-Jacques s'est incarné dans une jolie jeune femme basque, celle qui a trouvé mon sac à dos dans la rigole de la rue principale de SJPDP et qui cherchait dans les commerces avoisinants si je n'y étais venu, afin de me le rendre! J'avais déjà fait env. 4 km quand je me suis souvenu que je m'étais arrêté pour enlever une couche... Oui, je suis incorrigible. Dès que possible j'essaierai de trouver un gadget qui sonne quand on s'en éloigne de quelques mètres...

Après ce faux départ, donc, me voilà en route pour cette étape redoutée. Après la journée de repos caniculaire, le ciel est aujourd'hui gris et la température très agréable. Je commence à penser que St-Jacques m'a vraiment à la bonne. C'est au village frontière d'Arnéguy, et plus encore à Valcarlos que les choses sérieuses commencent. La pente n'est pas trop élevée, mais il n'y jamais de répit: cela grimpe plus ou moins fort, mais cela grimpe tout le temps. A l'altitude 850 je commence franchement à y croire. En fait, c'est moins dur que certaines étapes "casse-pattes" de Champagne-Ardennes ou du Béarn car on peut prendre un rythme ("andante", voire "lento") et s'y tenir. Et puis on entre dans les nuages, purée de pois, et tout-à-coup, la plaque indiquant le col. Quand j'y arrive, je suis tout seul, pas un chat. Me serais-je trompé d'adresse? "Non, j'rigooole!". Ambiance très spéciale que cette chapelle dans le brouillard où l'on ne voit pas à 50m. Puis arrive une dame (en 4x4) qui se met à se photographier avec son smartphone et une canne à "selfie". Elle se prend au moins 10 fois le portrait, puis disparaît...

Puis voilà enfin un couple de pèlerins pédestres. Des Suisses. Je les applaudis car les marcheurs suivent la voie réelle, impraticable à vélo (en vtt sans charge?) et ce  chemin-là passe par le col Lepoeder à 1.400 mètres. Ils me racontent qu'ils étaient là-bas au-dessus des nuages. J'oublie des prendre en photo, mais je pense à photographier la première flèche jaune, ubiquitaire sur le Chemin en Espagne...


Roncesvales, oui, Roncevaux, celui de Roland et de Charlemagne, est le premier village dans la descente et une étape majeure pour les pèlerins (pédestres) à cause du refuge immense, mais je ne m'attarde pas car je me sens tout petit parmi tous ces gens qui viennent de se taper 25 km d'ascension. Je prends mon cachet et je m'éclipse car la route est encore longue jusqu'à Pamplune.

Pamplune, où je finis par trouver le camping. J'ai bien cru arriver le jour d'un festival rock: un 1/4 d'heure d'attente avant de pouvoir m'inscrire, une musique tonitruante, des gens partout, qui crient et boivent de l'alcool ; on me met un petit bracelet bleu (j'en vois qui en ont un vert), pour le bar, il faut aller chercher des tickets. Ce coup-ci, je me suis vraiment trompé d'adresse! "Auriez-vous un emplacement silencieux? Oui, bien sûr, on va vous conduire..." Et je me retrouve à suivre une petite voiturette électrique dans les allées d'un gigantesque camp où les tentes et les camping-cars se touchent presque... et puis, la notion de silence est, comme on le sait, très relative. Buenas noches!

2 commentaires:

  1. Hier, je lis ton poste tout haut et Oli toute étonnée nous interpelle : "Rudy met encore des couches???" déformation de grande sœur d'un nouveau-né... trop mignon!! gros bisous à notre tonton préféré qui n'est heureusement pas encore incontinent!

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    1. Oui, heureusement Olivia n'a pas demandé si je mets "déjà" des couches! ;)

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