9 juillet - jour_23 - Puente la Reina - 53 km

Après une nuit, appelons-la festive (la dernière fois que j'ai regardé l'heure, il était passé 3 heures), je quitte ce camping de noceurs et après quelques détours j'arrive enfin au centre historique de Pamplune. En entrant dans la cité par le pont-levis je me dis qu'il est remarquable de constater que des objets et des bâtiments destinés à faire la guerre ou la cuisine prennent un statut d'objet d'art ou de patrimoine à protéger dès qu'ils ont une centaine d'années (et cela ne fait que se renforcer avec les siècles? bien sûr). En ce sens, l'urinoir-fontaine du Duchamp, qui a tant choqué, était peut-être simplement un peu en avance sur son temps puisqu'un simple pot de chambre de nos grands-parents prend aujourd'hui de la valeur.

Mais, trêve de philosophie de bazar, quand j'entre donc dans la vieille ville, je comprends qu'en fait je suis arrivé à Pamplune en pleine fête. Il y a du blanc et rouge partout, les gens, en blanc immaculé, avec foulard et ceinture rouge, les drapeaux, les décorations florales, tout est blanc et rouge. il y a du monde partout, des milliers de gens, une foule compacte (que ne montrent pas les photos prises car elles datent de juste avant que je ne sois absorbé par le flot. Evidemment, la maison de tourisme se trouve juste au centre de la vieille ville et donc de cette masse en liesse. Là, le préposé m'explique que c'est la San Fermin, "la plus grande fête au monde", en moi-même, je souris: il ne doit pas connaître Binche, ce gars! Je comprendrai mon erreur plus tard, quand j'apprendrai qu'il s'agit de la fameuse semaine de folie où, entre autres, les toros sont lâchés dans les rues. Le jour de la fête même est le 6 ou le 7, mais ce samedi est bien sûr l'occasion de se lâcher. Le mystère du camping "fiesta" s'éclaircit.

Finalement, après cachet et emplettes je parviens à m'extraire de ce flamboiement, et, le temps demanger à la sortie de la ville, il est déjà passé 14 heures. La route est calme et peu vallonnée jusqu'au col du Pardon, mais il fait chaud. Les températures me rappelle mon séjour arabe (44° sur mon vélo). Au sommet (770 m quand même), c'est l'apaisement enfin. Un paysage à couper le souffle, un silence reposant. Mais la réalité reprend ses droits, il faut arriver au moins à Puente la Reina si je ne veux pas perdre la journée. En route, ma Rossinante, puisque même les marques au sol reconnaissent notre existence de pèlerins cyclistes... et de "bicicleta"!

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